FICHIER 1T10

FICHIER DES PRISONS

Fichier réalisé à partir des registres D2Y7
déposés aux archives de Paris



Fichier croisé 1T10


Source :


Archives de Paris/D2Y7/Mazas et les prisons de Paris et de l’ancien département de la Seine, 1800-1940. Pour ce dossier des prisons, encore moins que d’autres, « eclatdebois » ne saurait se prévaloir de livrer les résultats exhaustifs d’un travail achevé. La tâche en serait immense et elle n’est pas à notre portée. La prison Mazas, située très près du faubourg Saint-Antoine nous a paru susceptible de condenser et livrer plus que d’autres les trace de l’histoire et de parts de destin de certains ouvriers et compagnons des métiers et corporations qui fondent l’objet de nos recherches.


La prison Mazas fut mise en service en 1850. Les dix années qui constituent et limitent l’espace chronologique de nos recherches (jusqu’en 1859) nous livrent une somme importante de répertoires qu’il convient de dépouiller.


Toute aide est la bienvenue, et vous pouvez à tout moment nous contacter et vous joindre à nous, quelle que soient vos disponibilités et votre situation géographique.


Contenu :


Les fichiers que nous avons le plaisir de mettre gratuitement à votre disposition comportent :


le patronyme ; parfois le surnom ; les prénoms ; l’adresse du domicile avant l’incarcération ; l’état (célibataire ou marié) ; la taille ; la description physique et les détails particuliers (les tatouages par exemple) ; la religion ; la date d’arrestation et le motif ; la date de libération ou éventuellement de transfert dans le cas d’un jugement en appel : les noms et prénoms des parents ; le lieu de naissance et l’âge lors de l’arrestation.


Historique :


Le fichier présenté ici émane d'une période très instable de notre histoire, qui coure approximativement de la Monarchie de Juillet à l'avènement de la IIIe République.


Période de l'histoire de la révolution industrielle, mais aussi époque des convulsions d'une Révolution volée, ou la misère du peuple est l'ordinaire en dépit d'une forte expansion économique.


Les ouvriers sont très nombreux, ainsi que les artisans dont la plupart travaillent seuls ou avec un unique ouvrier. La situation sociale des très petits commerçants est assez proche de celle des ouvriers.


Aussi, les abus de l'exploitation sociale et la propagation d'idées humanitaires de penseurs tels que Pierre Joseph Proudhon et Karl Marx amènent la Révolution de 1848. Le peuple se révolte et met en échec la dernière tentative d'établissement d'une monarchie parlementaire.


Mais la bourgeoisie rétablit l'ordre (juin 1848) et instaure une république modérée mais faible. Par un coup d'état, en 1852, le neveu de Napoléon Ier instaure le second Empire. Actif et belliqueux, grisé par ses succès, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse, battu, il est renversé en 1870.


Réagissant à la défaite française et à la capitulation de Paris, le peuple de Paris se révolte et établit pour la ville une organisation proche de l'autogestion : la Commune ; période insurrectionnelle qui dura un peu plus de deux mois, pour s'achever par la « Semaine sanglante » organisée par le gouvernement d'Adolphe Thiers.


Témoin et acteur prestigieux de cette histoire, Victor Hugo a plongé sa plume dans le sang de ce peuple ordinaire tenu dans l'ignorance et l'incertitude au quotidien, écrasé d'injustice, pour en décrire la misère et en dénoncer les causes.


Il est l'initiateur d'une longue réflexion sur les rôles et les devoirs de la société face au criminel.


« Mais pourquoi cet homme a-t-il volé ? Pourquoi cet homme a-t-il tué ? » sont les questions que Claude Gueux pose au tribunal dans le bref roman paru en 1834.


Victor Hugo répond :


« Le peuple a faim, le peuple a froid. La misère le pousse au crime ou au vice, selon le sexe. »


Selon Victor Hugo, le peuple est malade mais la société n'utilise pas les bons remèdes et il conclut « Cette tête de l’homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la, arrosez-la, fécondez-la, éclairez-la, moralisez-la, utilisez-la ; vous n’aurez pas besoin de la couper. »


Les causes des jugements et les peines qui en découlent contribuent à éclairer cette période de notre histoire.


Sur 314 cas étudiés, nous relevons :


Vous trouverez dans ce fichier, les traces de destins parallèles ou convergents, de vies bouleversées pour des motifs divers dont le contexte de l’époque interdit un éventuel jugement moral à postériori. La peur, la souffrance, la faim, la révolte… La vie.


Jean Yves Grousset et « eclatdebois »


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Archives de Paris, les prisons


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Archives de la Police, levée d'écrou


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Archives de Paris, les prisons


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Archives de la Police, la morgue


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Musée de la Police, plaquette de présentation de celui-ci


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Musée de la Police, plaquette de présentation de celui-ci


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Archives de Paris, les prisons