FICHIER 2A3

FICHIER DU BRONZE OU LA MALADIE DES MOULEURS OU FONDEURS DE BRONZE
« Les forçats de l’art »


Première partie du fichier réalisé à partir de l’ouvrage de Elisabeth LEBON :
« Fonte au sable ou à la cire perdue »


Seconde partie du fichier réalisé à partir du rapport du professeur Antoine TARDIEU :
« Annales d’hygiène publique »



Fichier croisé 2A3


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Source :


Pour la première partie : Elisabeth LEBON, ouvrage imprimé : « Fonte au sable - Fonte à cire perdue » ; répertoire en ligne : http://inha:revues.org/474

Pour la seconde partie : Ambroise TARDIEU, ouvrage imprimé sur Google : « Etude hygiénique sur la profession de mouleur en cuivre pour servir à l’histoire des professions exposées aux poussières inorganiques »


Contenu :


Ce fichier comporte deux parties. Pour la première, riche d’une centaines d’entrées et pour la seconde, d’une cinquantaine. Pour cette dernière, malheureusement sans prénom (mais parfois retrouvé grâce à nos fichiers croisés, avec l’âge ; l’âge à laquelle la profession a été débutée (parfois 12, 16 ou 20 ans, quelques fois plus) ; l’évolution de la maladie et sa classification médicale (1ère, 2e, 3e degré, puis pour certains, la mort) ; le type de produit utilisé (poussier de fécule) ; les antécédents familiaux ; le salaire journalier (en général 4 ou 5 francs).


Explications : Dans le premier degré de la maladie des mouleurs se rangent les hommes, à qui leur bonne constitution a permis de résister plus énergiquement et plus longtemps à l’insalubrité de la profession. Souvent un étouffement mais qui ne porte pas au point d’interrompre le travail.


Dans le second degré, la physionomie et l’aspect, porteur déjà de trace d’une souffrance habituelle, les traits se sont altérés, le teint est pâle et plombé, la démarche est lente et pénible. Les ouvriers sont tourmentés par une oppression et un essoufflement presque continuel, qui les contraignent à faire plusieurs haltes en retournant chez eux.


Dans le troisième degré, les symptômes présentés par la maladie sont ceux du second degré. La face livide et une coloration bleuâtre s’étend sur les lèvres. La difficulté de respirer est extrême et non interrompue. La voix est brève. Des douleurs vives se font sentir dans la poitrine. L’amaigrissement du tronc et des membres est frappant.


Puis ce sont les constats fait à partir des ouvriers décédés. Le chercheur pourra se reporter au fichier 6C44, qui comprend les procès d’ouvriers traduits devant les tribunaux, pour avoir fait grève et inciter d’autres ateliers à rejoindre leur mouvement : celui de leur survie. Et ceci, en demandant l’emploi de la fécule de pomme de terre en lieu et place du poussier de charbon.


Je terminerai en citant les propos honteux de DUCHATELET (Alexandre ?) qui écrivait : nos charbonniers (fondeurs et mouleurs) « ne sont pas plus sensibles à la poussière de charbon, assez dure pour polir les métaux, que nos mineurs, à celle de la houille ». Sauf que le charbon des mines ne pouvait alors être remplacé. Et que le poussier, lui pouvait l’être, évitant ainsi des milliers de malades et des centaines de décès prématurés. La lecture de toutes ces fiches individuelles est pathétique. On ne peut rester insensible devant ce constat. DUCHALET, lui, reste stoïque, aussi égoïste que la grande bourgeoisie de l’époque.


Historique :


A l’époque où le professeur TARDIEU, rédige son rapport accablant, nous sommes en 1854, il y avait à Paris, 100 ateliers de fondeurs, employant 2.100 fondeurs ou mouleurs. L’industrie du fondeur en bronze ou en cuivre consiste dans la confection des moules ou le moulage sur les modèles qui lui sont confiés par ses clients, ou dont, plus rarement, il est propriétaire, et dans la fonte de l’alliage à base de cuivre qui doit être coulé dans les moules.
Le bronze et le laiton sont les alliages communément employés par les fondeurs en bronze ; leur bronze est, pour la plupart des cas, un alliage à base de cuivre et d’étain, dans lequel il entre une quantité de zinc plus ou moins considérable. Ce mélange est nécessaire pour donner au métal les qualités requises pour la bonne confection des pièces ; il a pour le fondeur l’avantage d’abaisser notablement le prix de revient de la de la matière première.


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