FICHIER 3i10

FICHIER DES ELEVES DE L’ECOLE BOULLE

DIT LIVRE DES MUTATIONS DES ELEVES

Fichier réalisé à partir des registres des archives de Paris (source 2946 W/1)
et associations généalogiques diverses



Fichier croisé 3i10


Source :


Archives de Paris, nombreuses sources diverses ; wikipédia ; Bruno Schachtel, directeur de l’ESAA Boulle ; association généalogique de la Seine Maritime ; association de la Côte d’Or ; dont Marcel Ray ; divers membres de l’association France Généalogique et de eclatdebois.


Contenu :


Les archives de Paris ont organisé à l’initiative de Agnès Masson, son directeur et à l’occasion de la première conférence : « les écoles font leur rentrée aux archives de Paris ».


Les conférenciers ont été Olivier Muth, directeur des archives départementales des Hauts-de-Seine et Jérôme Krop, agrégé d’histoire à Paris IV.


Plusieurs membres de notre équipe éclatdebois et de l’association La France Généalogique ont assisté à celle-ci. Nous en profitions pour remercier les archives de Paris pour la mise en place de ce cycle d’informations, ainsi que les conférenciers pour la précision de leurs exposés.


Parmi les archives collectées concernant les écoles, il ne nous a pas échappé celle de l’école Boulle, haut lieu du savoir-faire de l’ameublement.


Nous ne pouvions pas, bien que les premiers éléments datent de 1886 et que notre « aide à la reconstitution de l’état civil parisiens » ait pour date butoir celle de 1860, ignorer un tel champ de recherche.


Nous invitons donc le chercheur à consulter notre fichier 3i10 obtenu à partir des registres appelés « livre des mutations des élèves ». Il s’agit en fait des résultats au concours d’entrée des élèves à partir de 1886. Nous l’avons étudié jusqu’en 1890, élèves sortis en 1894 (source 2946 W/1).


Cette fois encore, la démonstration est faite : le résultat final est largement supérieur à celui escompté. A partir des informations relevées dans ce registre, nous démontrons que les destructions de l’état civil de 187 peuvent être contournées. Celles-ci sont consultables gratuitement sur notre site « eclatdebois ». Nous disons que la quasi-totalité des recherches qui paraissent vouées à l’échec, ne le sont pas, dans la mesure où le chercheur accepte de « croiser » les multiples sources disponibles.


Dans le cas présent, il s’agit de 29 possibilités de recherches et qui plus est, sur une recherche pointue, celle d’une profession relevant du meuble et de la menuiserie d’intérieur.


Que trouve-t-on dans ce registre des concours d’entrées ?


1.Le classement de l’élève à ce concours ;


2.Le patronyme et les prénoms de celui-ci ;,


3.La date de naissance ;


4.Le lieu de naissance ;


5.Les indications relatives à la sortie de l’école : c’est-à-dire sa spécialité : menuisier en siège, ébéniste, tapissier, etc, et l’obtention d’un diplôme ou d’un certificat ;


6.L’adresse de l’élève au moment du départ de l’école ;


7.Les observations précisant un départ anticipé, un décès, etc.


Un dossier annexe que nous avons intitulé « dossier d’aide aux recherches dans le labyrinthe de la généalogie » est joint à ce fichier après les pages de gravures.


Nous avons étudié le second nom de la liste, celui de ARNOUX Eugène Jean, admis 4ème au classement du concours d’admission de cette année. En fait, le premier parisien sur la liste des registres.


Présenter un arbre généalogique de ce jeune homme, il a 14 ans en 1886, ne présentait à nos yeux que pur intérêt. Toutefois, nous n’avons pas voulu occulter totalement cette recherche et nous avons toutefois résumé le résultat de nos recherches dans le dossier annexe.


« L’Ecole Boulle est un établissement public d’enseignement qui est à la fois une école supérieure des arts appliqués et un lycée des métiers d’arts, de l’architecture intérieure et du design. Elle est située à Paris, dans le douzième arrondissement et est nommée ainsi par référence à l’ébéniste André-Charles Boulle.


Formation dispensée :


Depuis 1886, l’école Boulle dispense des formations aux métiers de l’art, du désig et des techniques industrielles.


Elle a le statut juridique d’un lycée technique et aussi celui d’une école supérieure d’arts appliqués. Elle propose 2 grandes filières :


La filière « métiers d’art » (menuiserie en sièges, marqueterie, ébénisterie, tapisserie, décors et traitements de surface, ciselure, gravure ornementale, sculpture sur bois, tournage, monture en bronze, gravure en modelé et bijouterie) : c’est la filière traditionnellement connue et reconnue de l’école Boulle, qui fait sa célébrité dans le monde, et qui lui a valu un reportage de 52 minutes dans Envoyé spécial, sur France 2, le 27 octobre 2005.


La filière « arts appliqués » (design d’espace et architecture d’intérieure, design de produits et design de produits mobiliers, expression visuelle et espace de communication, etc.), qui est pareillement une filière de haut niveau dans le champ du design (elle fonctionne notamment en partenariat avec le département Design de l’ENS Cachan), dans laquelle on trouve aussi un enseignement pluridisciplinaire important (infographie, histoire de l’art, philosophie appliquée, sémiologie, etc.).


Curieuse époque que ce troisième millénaire naissant, ce siècle nouveau qui voit éclore en permanence des technologies toujours plus innovantes, performantes et dont les hommes se penchent un peu plus chaque jour sur leur histoire, sur leur passé. La vie quotidienne a franchi les limites de la fiction et nous cherchons des repères dans la tradition, des valeurs dans l’histoire et dans le patrimoine de notre culture, un refuge dans l’environnement parfois malmené.


Née en 1886, contemporaine de la révolution industrielle, l’Ecole Boulle a traversé le XXe siècle et demeure tout à la fois un lieu mythique de traditions et d’innovation, un creuser dans lequel s’élaborent de nouveaux « savoir-faire » nourris de l’expérience du geste séculaire. Ce mélange, cette cohabitation de tous les instants du ciseau à bois et de l’ordinateur, du doigt et de la machine, de la terre glaise et des polymères les plus sophistiqués, n’est pas le moindre des paradoxes qui surprend le visiteur enfermé dans l’image d’Epinal de la commode qui porte le nom de André Charles Boulle.


L’école est en quelque sorte simultanément devenue un conservatoire du geste et des connaissances artisanales, dans l’acception noble du terme ; et un véritable laboratoire de la création au sens large cette fois de ce recouvre le concept du design aujourd’hui. C’est un lieu où se créent, se réalisent des formes nouvelles d’objets ne rejetant « a priori » aucun matériau, mais c’est ici que nous installons des formations à la restauration des meubles anciens dans les règles et canons de leur conception initiale.


Ouverte dur le monde économique comme géographique, l’école a établi de nombreux partenariats au bénéfice de ses élèves et étudiants ; elle accueille chaque année plus de stagiaire et étudiants étrangers ; elle développe les échanges avec des institutions étrangères comparables ; elle est constamment sollicitée pour participer à divers salons et colloques tant en France qu’au-delà de nos frontières ; elle a mis en place des poursuites d’études en collaboration avec les universités qui permettent aux étudiants d’atteindre le niveau de la licence, de la maîtrise, et aujourd’hui du master ; elle envisage d’accueillir de nouveau des Ecole des savoirs, des « savoir faire », c’est un lieu de vie et d’apprentissage des « savoir être » que des professeurs à l’instar des maîtres qu’ils ont connus continuent de transmettre dans la plus pure des traditions. Ecole de concepteurs aussi, de démarches créatives que des professeurs développent avec les élèves pour inscrire continuellement l’école Boulle dans sa contemporanéité. »


Bruno Schachtel


Directeur de l’ESAA Boulle


« eclatdebois »




DOSSIER ANNEXE du FICHIER 3i10


Si nous pouvions convaincre les chercheurs que la majorité des parisiens sont d’origine provinciale, voire étrangère, bien avant le XIXe siècle, notre but serait atteint.


Combien de fois avons-nous entendu, ma famille n’est pas de Paris ! Ma famille ne travaillait pas dans le bois ! C’est une erreur ! Nous nous apercevons quotidiennement que près de 60% des noms relevés ne sont des parisiens de souche. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que les cent et un métiers que nous avons sélectionnés représentent 20% de l’ensemble de toutes les professions exercées à Paris. C’est dire combien sont nombreuses les possibilités de « bonne pioche » que tout un chacun ne soupçonne pas.


Sachant que ces parisiens nouveaux-venus sont originaires la plupart du temps de province, il est très fréquent pour toute famille, aussi humble soit-elle, exception faite pour les enfants naturels non reconnus, de pouvoir remonter sa généalogie jusqu’en milieu du XVIIe siècle.


D’autant plus que le travail opiniâtre, de plusieurs associations généalogiques, nous a permis d’achever en quelques « clics » la généalogie de l’élève choisi, à savoir ARNOULT Eugène Jean, menuisier en fauteuils.


Notre ami, François Laisné Saint-Saëns , également adhérent au Centre généalogique de la Seine Maritime, ayant la conviction que l’un des patronyme, celui de LEBIGRE, était fréquent dans ce département, en peu de temps, il reconstitue la généalogie maternelle de notre cujus.


Les archives de Paris, ont livré leurs secrets et en quelques jours de travail, la généalogie de notre homme succinctement réalisé jusqu’à la 4ème génération paternelle (vers 1750) et jusqu’à la 7ème génération maternelle (vers 1650).


Le chercheur trouvera ci-après :


1.Le récapitulatif des sources consultées ;


2.La généalogie succincte de notre cujus.


Il se trouve que le parcours atypique du frère de ce dernier « justifie un détour ». C’est pourquoi nous l’avons englobé dans notre recherche.


1.Aux archives de Paris :


2.Aux archives de l’armée et le site internet mémoire des hommes : les journaux de marche aux archives de l’armée, avec la collaboration de Pierre Langeron,


3.Aux archives du Val de Marne : la base de l’état civil, avec la collaboration de Monique Maraux,


4.Aux archives de l’Assistance Publique et des Hôpitaux de Paris : registres des entrées des malades, dictionnaire médicaux de Panckoucke, Charles Louis Fleury, imprimeur libraire. Iconographie de l’Hôpital de Bicêtre,


5.Sur la base de données de l’association généalogique de la Seine Maritime, par François Laisné Saint-Saëns,


6.Les recherches d’un correspondant chercheur, Marcal Ray, en Côte d’Or, de Monique Beaugeois, transcriptrice de « eclatdebois ».


Notre premier renseignement relevé sur le répertoire de l’école Boulle, nous apprends que l’élève est menuisier en fauteuils. Mais, et c’est aussi une interrogation, car au décès du père en 1880, ce dernier qui a été successivement menuisier en 1852, tourneur en fer, en 1872 et menuisier, en 1892, il est dit de lui, que bien que tiré au sort en cette année, dans sa 20ème année, il est dispensé car fils aîné d’orphelins.


Cela nous donne l’occasion de rechercher dans les archives de justice de paix, et espérons y trouver un conseil de famille et peut-être un inventaire après décès. Sitôt dit, sitôt fait. Les deux éléments souhaités sont trouvés.


Dans le conseil de famille, nous trouvons un tuteur, un nommé Jean Baptiste BAUDRY, graveur, même immeuble, mais dont le lien de parenté n’est pas précisé.


Si notre élève est l’aîné, nous recherchons le ou les frères et nous en trouvons un : Louis Henri ARNOUX, son cadet qui deviendra menuisier en bâtiment. Il entre bien sûr dans notre champ de recherche et nous poursuivons parallèlement le parcours de chacun d’eux.


Ce frère ne manque pas de nous surprendre. Lui, est tiré au sort, incorporé, et semble être querelleur.


Car après avoir consulté les registres de tirages au sort et les registres des matricules, où sont retracées les activités militaires de chacun d’eux, les descriptions physiques sont complètes.


Grace aux livrets militaires, le second fils, lorsqu’il a 21 ans, nous permet de suivre ses différentes affectations et domiciles pendant 25 ans. Un parcours qui débute bien, avec un certificat de bonne conduite. Mais bientôt, apparaissent différentes condamnations : 4 mois de prison pour vol ; 6 mois pour coups et blessures ; 13 mois pour complicité de vol ; à nouveau 15 mois pour vol et enfin 5 ans pour coups ayant entraîné la mort sans intention de la donner.


Mais la France a besoin de soldats et cela ne l’empêche pas d’être mobilisé pendant la « grande guerre ». Et là encore, nous pouvons suivre son parcours au travers des journaux de marches, dans les régiments auxquels il a été affecté (cf. la collaboration de Pierre Langeron).


Lorsqu’il a 45 ans, en 1919, l’armistice est signé et il est maintenu en service armé avec une invalidité inférieure à 10%.


Revenons au père de ces deux enfants (il n’y en aura pas d’autre). Il décède à l’âge de 58 ans et l’enregistrement en est fait à Gentilly. En fait, à l’hôpital de Bicêtre, mais dont l’entrée officielle est située sur la commune de Gentilly. Les deux témoins sont d’ailleurs des employés de l’établissement.


Les archives de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris, s’avèrent être un nouveau champ d’investigation. Notre homme – le père – y entre le 05 novembre 1880, comme aliéné (d’office) (1) et y décède 5 mois plus tars, le 05/11/1880 d’une affection cardiaque.


Monique Beaugeois, qui s’est chargée pour « éclatdebois » de cette partie des recherches, en profite pour glaner plus de précisions sur cette maladie et visionner l’iconographie de cet hôpital. Grâce à elle, nous avons une idée de l’environnement du malade, des médications utilisées, etc.


Dans le cas de ce malade : saignées (générales ou locales) ; sédatifs cardio-vasculaires et diurétiques (digitaline, caféine, etc) ; révulsifs (ventouses scarifiées ou sangsues, etc) ; évacuants (teinture de jalap ou sirop de séné) ; tonique (quinquina, arsenic ou liqueur de Fowler) ; narcotiques, stupéfiants, antispasmodiques (opium, belladone, etc).


L’équipe de « éclatdebois » se tient à la disposition des chercheurs pour indiquer les cotes de chacun des éléments (le fait d’indiquer toutes les cotes aurait compliqué la lecture).


(1)Aliéné à l’époque ne signifie pas fou, mais concernant une personne présentant un affaiblissement général, grande apathie, manies et cet état d’aliéné entraîne l’hospitalisation d’emblée.


3i10_1.jpg

Archives de Paris, registres d'admissions au concours de l'école Boulle


3i10_2.jpg

Archives de Paris, registres d'admissions au concours de l'école Boulle