FICHIER 6C21d et 6C21e

FICHIER DE L’AFFAIRE DU 28 JUILLET 1835

DIT ATTENTAT DE FIESCHI

Cours des Pairs de France / Google / Wikipédia / Archives de la police, AA424



Fichier croisé 6C21d et 6C21e


Sources :


Giuseppe Fieschi dans Google/Wikipédia, Cour des Pairs de France et archives de la police.


Contenu :


121 entrées constituent ce fichier de l’affaire du 28 juillet 1835 dite « attentat de Fieschi». Outre l’historique explicité ci-après, le chercheur trouvera sans doute de l’intérêt aux illustrations que nous avons sélectionnées concernant cette affaire, nouvelle explosion de la colère, voire de la haine, vis-à-vis du monarque pendant la Restauration.


Historique :


Concernant le régicide :


Né dans une misérable famille de bergers en Corse en 1790. Enfance difficile ponctuée de drames familiaux. En 1804, son père est condamné à 6 ans de prison avec exposition sur la grand place de Bastia, pour vol de jambons. Il meurt en détention. Le frère aîné de Giuseppe Fieschi, Thomas, trouve la mort au service de l’Empereur.


A son tour, Giuseppe s’engage à 16 ans en 1806, dans l’armée de Napoléon Bonaparte. Cela lui permet d’apprendre à lire et à écrire. Il se distingue au combat, face au danger, bien que blessé. Il est décoré.


Il se met alors au service de Murat, Roi de Naples, et de 1812 à 1814, participe aux campagnes. A nouveau décoré. Mais change de camp et trahit en livrant des secrets aux Autrichiens qui les rendent vainqueurs. Murat étant déchu de son titre de Roi de Naples et ignorant peut-être la trahison de Fieschi, la charge d’une mission sécrète pour reconquérir son Royaume. Le futur régicide se hâte parler à nouveau et de livrer les plans de bataille au Roi Ferdinand 1er ! Fieschi est livré à Louis XVIII, jugé mais acquitté !


Notre homme rejoint la Corse sans ressource, s’oppose à sa sœur pour l’héritage paternel, est condamné pour vol, falsification de documents, arrêté en 1815, condamné en 1819 à dix ans de réclusion, s’évade, est repris et exposé en place publique, comme le fût son père.


En prison, la même que son père, à Embrun (05), Hautes Alpes, affecté à un atelier de draperie, y noue une relation avec Françoise Petit et est libéré en 1826.


Il profite de ses connaissances de la draperie, exerce ce métier jusqu’en 1830 et rejoint Paris. Louis Philippe réhabilite, cette année là, les anciens prisonniers politiques condamnés sous la Restauration et s’appuyant sur ses récompenses militaires, il réclame le grade de sous-lieutenant. Obtenant gain de cause, il est incorporé, mais seulement comme sergent dans un régiment de ligne. Protestation de sa part, nombreux changements d’affectation.


Il devient alors instructeur à la baïonnette, obtient l’estime de personnes illustres en tant qu’ancien condamné politique. Le voici chargé de missions de confiance auprès du préfet de police. Il fréquente des sociétés républicaines et l’avise des tentatives d’assassinat.


De moins en moins consulté, le corse se sent frustré. Son couple se dégrade et il devient naturellement l’amant de la fille de sa concubine Laurence Petit, issue d’un premier mariage, âgée de 15 ans.


Désabusé, Fieschi fréquente les tripots du Palais Royal, perd son poste de chef d’atelier qu’il avait obtenu, pour avoir détourné des fonds, en vue de payer des dettes de jeu, escroquerie et usage de faux, le Corse, sans ressource, se cache.


On dira que Fieschi est un anarchiste. Laurence Petit dit de lui qu’il est en fait « dépourvu de convictions politiques, que c’est un homme d’argent, voilà tout ». L’homme, lui-même, avait déclaré à un témoin « peu importe le parti auquel il s’attacherait, il s’agissait pour lui d’argent et pour de l’argent, il ferait ce qu’on voudrait ».


A nouveau révolté de propre situation et non en raison d’un raisonnement politique, il ne trouve secours qu’auprès de ceux qui projettent un attentat contre Louis Philippe.


Entre autre un certain Pierre Marey, membre de la Société des Droits de l’Homme, interdite en fin 1833. Il accepte de l’abriter pendant deux mois. Il fait aussi la connaissance de Théodore Pépin. Fieschi les aides à concevoir la « machine infernale » faite de vingt cinq canons de fusils juxtaposés.


Elle sera utilisée à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution, le 28 juillet 1835. Le Roi se rend avec plusieurs de ses fils, ainsi que des ministres et maréchaux.


Placée à la hauteur du 50 boulevard du Temple, la machine explose. Un maréchal est tué avec dix autres et il y a quarante deux blessés. L’attentat soulève indignation et épouvante.


Blessé par son dispositif, Fieschi est arrêté aussitôt. Le procès est suivi avec passion. Le régicide se révèle un aventurier paranoïaque, vaniteux, arrogant, avide d’attirer l’attention mais sans motivations politiques ou idéologiques.


Il est guillotiné à Paris avec ses deux complices, le 19 février 1836.


L’attentat contre le Roi contribue à jeter l’opprobre sur les républicains qui furent par la suite sévèrement réprimés.


eclatdebois